Gisèle Halimi, une parole libre face à la religion
La grande avocate Gisèle Halimi, militante des libertés et de la cause des femmes, vient de nous quitter. Dans cette vidéo, en novembre 1989, elle s'explique sur son départ du mouvement SOS Racisme qui défend alors le port du voile islamique à l'école. Elle explique pourquoi il faut laisser les signes religieux à l’entrée de l’école. « Le tchador est tout de même le symbole de la soumission et de l’infériorisation de la femme », rappelle-t-elle. Depuis ces années fondatrices, le débat français s’est trop souvent focalisé, au risque de la stérilité, sur cette question du voile, suivi par les burqas et autres burkini… Mais ce qui compte, ce n’est pas tant le voile que la liberté de choix de ces femmes et la liberté d’expression de nos sociétés sur tous les sujets qui concernent les religions.
Pour adopter une parole aussi claire que celle de Gisèle Halimi, il ne faut pas craindre de bousculer l’omniprésence de la religion dans nos sociétés et nos valeurs, bousculer la censure sociale et l'autocensure. Il faut se libérer de l’emprise excessive des religions. Redécouvrir la liberté de blâmer, de s’opposer. Dans mon pamphlet, La Marche à rebours, j'explique pourquoi il faut s’engager en faveur d’un État absolument laïque et purger l’espace public de toutes les religions, que ce soit l’islam, le christianisme ou le bouddhisme. « La foi doit (re)devenir une affaire privée, un choix personnel n’engageant en rien la communauté, ni les valeurs communes. » Cela commence d’abord à l’école. Comme Gisèle Halimi le disait si bien il y a plus de trente ans.